"La croisée des chemins."

Suite de :
Assassins
Culpabilité meurtrière




Une journée complète … C'était la première fois depuis plusieurs mois que Bernick réussit à se reposer aussi longtemps. Reprenant conscience avec difficulté dans un endroit qui ne lui était pas familier il se sentit perdu. Ne comprenant pas ce qui avait bien pu lui arriver. Une douleur inexpliquée lui taillader l'avant-bras, sa tête était sur le point d'exploser... Que voulait dire tout ceci .! Soudain, la mémoire lui revint. Niméria... Il avait essuyé une grave blessure au bras gauche. Engourdi, il se releva péniblement.

Séléna était sans doute encore endormie dans la chambre voisine. Bernick avait beau être extrêmement reconnaissant, il se voyait mal rester jusqu'au petit matin pour la remercier de lui avoir sauvé la vie ...

Ah, l'espace d'un instant, il s'imaginait assis auprès d'elle, mangeant des croissants en guise de petit déjeuner. Il esquissa un très bref sourire qu'il balaya d'un coup de tête. Même si cette idée avait de quoi séduire, c'était tout bonnement impossible... Pour l'instant, du moins. Peut-être qu'une fois sa mission accomplit, il pourrait s’asseoir et prendre le temps d'apprécier un vrai petit-déjeuner.. Avant de s'en aller pour de bon.

Rassemblant ses affaires, il prit le soin de laisser un mot à sa complice sur le dos de l'une de ses cartes. On pouvait y lire « Je m'en vais changer une vie. » écrit à l'encre noire, probablement au stylo.

C'était très loin d'être une habitude, il avait tendance à disparaître des jours voire même des semaines sans prendre le temps de donner signe de vie. Mais... leur relation venait tout juste de prendre un tout nouveau cap. Après tout, sans elle, il serait mort.

Quoi qu'il en soit, il déposa cette fameuse carte sur le lit qu'il avait prit soin de refaire avant de quitter la chambre.

Il fut surpris en constatant que finalement, Séléna n'était pas dans son lit mais dans le salon, allongée sur son canapé, endormie devant la télévision. Laissant échapper un léger rire affectueux qu'il s'empressa d’étouffer, il prit le temps d'éteindre la télévision puis, il contempla sa complice, endormie. Elle semblait si paisible.. De nouveau, il souriait. L'impitoyable Dekiller qui sourit naïvement. Ça pourrait presque ressembler au début d'une mauvaise blague.


Puis, subitement, son sourire s’effaça. Il prit s'en doute conscience de l'absurdité de cette scène. Bernick finit par attraper une couverture qui était posée non-loin du canapé avant de la déplier, couvrant cette avocate qui commençait réellement à compter pour lui.
Il finit par quitter l'appartement, bien décidé à régler le problème «Walkyrie »









Heureusement , l'appartement de Séléna se trouvait tout prêt de l’Hôpital.  
Niméria Émily … Voilà le nom de cette gamine qu'il se devait de débusquer dans cette immense structure. La retrouver oui … Mais pourquoi ? .. Tout allait dépendre de sa réaction. Cette nuit pouvait  très bien se finir en tragédie.. Ou,  sur une note  plus positif, en apparence, en tout cas. 
Cette situation devait se régler lors de la confrontation que Bernick s’apprêtait à provoquer.

Quoi qu'il en soit, il fallait qu'il trouve un moyen de se faufiler dans l’hôpital. Le plus simple serait sans doute d'emprunter une blouse de toubib pour passer inaperçu. Oui...  Mais se rendre au vestiaire risquait d'être compliqué. D'autant qu'il n'est pas impossible que la chambre de Niméria soit gardée par un ou deux agents de police. Après tout, elle avait été retrouvé inconsciente, blessée par balle avec la signature du Dekiller tout prêt d'elle...  Il fallait jouer la sécurité avant tout. Tout ceci était le résultat d'une erreur, inutile d'en faire d'autres.

Hm..  C'est dans un soupir que Bernick commença à avancer. Il ne pouvait se rendre à l’hôpital aussi facilement, contournant le bâtiment, il prit la décision de se cacher et d'attendre au coin fumeur à l'arrière de l’hôpital. L’endroit était désert , c'était parfait.  Accroupi, il s'adossa contre un mur, attendant patiemment un médecin en manque de nicotine. Après plus d'une demi heure de planque, un toubib finit par apparaître, une cigarette au bec.

Alors qu'il s'apprêtait à l'allumer, Bernick se releva, s'approchant à sa hauteur :




Laissant échapper une espèce de grognement qui semblait vouloir dire « oui » , l'homme baissa la tête à la recherche de son paquet, il n'en fallut pas plus à l'assassin. Saisissant son arme, il infligea un violent coup de crosse au médecin qui s'écroula dans la seconde. Il s'empressa de revêtir sa blouse, puis, il fixa la cigarette qui était maintenant au sol l'espace de quelques secondes avant de la saisir, la rangeant derrière son oreille :





  Puis, il traina le corps inconscient dans une zone d'ombre.
Le plus dur venait d'être fait, il pénétra dans l'enceinte de l’hôpital, demanda à une infirmière le numéro de la chambre du patient portant le nom Niméria avant de s'y rendre. C'était d'une simplicité déconcertante.

Au bout de quelques minutes de recherche, il finit par tomber devant la chambre 2515. Le couloir était vide. Pas d'agent de police, pas de médecin, pas d'infirmière. Personne. Juste deux assassins sur le point d'en découdre … Encore fallait-il qu'elle refuse sa proposition. Prenant une profonde inspiration, il ouvrit la porte lentement, la refermant avec tout autant de précaution, Bernick se planta devant le lit. Emily était bien entendu en plein sommeil. Hm. Quoi de plus normal. Elle devait sans doute être plus qu'exténuée mais elle faisait preuve d'une inconscience total.. Après tout, l'assassin pouvait très bien lui coller une balle dans la tête et quitter l'hopital en moins de temps qu'il faudrait pour le dire... Empoignant le revolver des Dekiller qu'il pointa en direction de Niméria, Bernick finit par briser le silence régnant dans la chambre d’hôpital d'une voix particulièrement lourde et glaciale.

Suite de
Inquiétude et Guérison

-La vie n'a donc aucune importance pour vous, mademoiselle Niméria ?

demanda Dekiller à Emily. Venant de cette personne, cette question ne pouvait être anodine. Cependant Emily ne pu cerner ce qu'attendait le tueur repentit. Elle savait que sa vie ne tenait qu'à un fil maintenant, et ce fil était aussi fin et fragile qu'un cheveux. Néanmoins elle ne pouvait rester sans réponse

Elle marqua une courte pause, sa respiration se fait plus haletante, sa haine envers l'homme au coquillage prenant quelque peu le pas sur son calme


Déclara-t-elle en regardant Dekiller droit dans les yeux, les sourcils froncés. Une envie meurtrière envers cet homme la déchirait et si elle le pouvait elle se serait jeter sur lui pour l'étrangler, le tuer, l'assassiner... Mais elle avait néanmoins acquis un self-control au cours de toutes ces années et elle arriva à finalement à retrouver son flegme. Pendant qu'elle reprenait sa respiration de sa petite colère, Bernick lui lança des vêtements dessus.
Emily regarda Bernick avec un air interrogatif. Que voulait-il d'elle? Une balade au clair de lune? Pas de chance, ce soir était nuageux. Blague à part, elle tenta de bouger quelque peu sa jambe pour voir si ce qu'il demandait était réalisable. Sans grand étonnement, la plaie n'était pas encore refermé et la douleur venait assaillir Emily dès qu'elle tentait le moindre geste. Elle se tourna vers le tueur et hocha la tête horizontalement pour répondre à sa question.

Touché. L'espace d'un instant, le visage de Dekiller se décomposa. Culpabilité, tristesse, incompréhension... Il s'était pourtant préparé à ce genre de réplique mais … Entendre ces mots imbibés de haine tout en fixant ses deux yeux ronds qui n'espérait qu'une seule et unique chose, enfoncer un lame dans sa poitrine et observer son cadavre se refroidir lentement... C'était difficile, même pour un homme de sa trempe...

Quoi qu'il en soit, il balaya ses sentiments négatifs d'un simple hochement de tête. Ce n'était ni le moment, ni l'endroit pour se laisser abattre de la sorte. Il était grand temps d'exposer son projet à ce réceptacle de haine que pouvait être Emily Niméria :



Il sortit l'une de ses cartes de sa poche droite. Carte qu'il déposa sur la table de chevet de la jeune femme. Sur le dos, on pouvait y lire une adresse, celle de sa complice, Séléna.


Rangeant son revolver dans la poche intérieure de son manteau, Bernick poursuivit son laïus :


Marquant une très courte pause, il détourna son regard d'Emilly, s'approchant de la fenêtre :


L'espace d'un instant, le visage de Séléna lui apparut. Serrant les dents, il continua :


Son monologue prit alors fin, laissant un silence pesant envahir la chambre 2515.

Emily avait beaucoup de mal de se faire à l'idée de travailler de concert avec cet homme empli de regrets inutiles. Mais elle savait pertinemment qu'elle ne faisait pas le poids en duel face à lui, et puis il pourrait l'achever ici et maintenant si elle refusait. Le choix était compliqué.
Elle jeta un oeil à la carte qu'il avait posé. Le coquillage dessus, le même que celui sur la carte retrouvée près d'elle, lui rappela son objectif, celui qui dirigeait désormais entièrement sa vie. Ce coquillage la noya sous la haine de l'assassin légendaire. Qu'importe la morale de travailler avec le meurtrier de ses parents, elle devait le tuer par tout les moyens. Et si le moyen était donné par Bernick DeKiller lui-même, alors elle devait la saisir.

Elle le regarda, ses yeux pleins de rage, et un petit sourire en coin

-"Je viendrai"

Et elle allait tout donner pour cette mission. Plus vite ce serait terminé, plus vite elle pourra le tuer.