Assassins

Tout était prêt. Le restaurant fermé, la caisse faites, le fusil sniper dans le sac, bref tout était parfait. À ce moment là, il n'y avait plus de Émily Niméria, il n'y avait que Walkyrie... Elle s'avança lentement vers le bord de l'immeuble... L'endroit parfait. Elle y déposa sa cale, y mit son Sniper, et attendit tout simplement la sortie de sa cible.
Il faisait bon ce soir là, un peu froid à cause du vent mais bon. Le vent était d'ailleurs assez fort pour légèrement dévier la balle, Walkyrie devra en prendre compte, fichu effet de Coriolis.
En attendant le bonhomme, elle se remit à penser à l'homme au coquillage... Qui pouvait être ce fameux Bernick deKiller? Et pourquoi alors qu'elle n'avait jamais rien entendu à propos de lui, refait-il apparition. Surtout pour tuer un autre tueur, cela la dépassait. Enfin elle ne devait pas se déconcentrer ! Surtout avant un assassinat. La cible allait sortir d'un instant à l'autre.

L'heure approchait... Lentement... Puis l'homme sortit enfin. Walkyrie se remit bien droite et chargea son fusil et mit son oeil dans le viseur. Elle observa la cible sortir du Ally's Bar puis s'avancer dans la rue principale, seul... Le moment de tirer approchait, il fallait être précis... Elle se mit à chantonner la Chevauchée des Walkyries juste avant de...
Et soudain elle entendu le déclic d'une arme derrière sa tête. Quelqu'un la pointait avec une arme... Elle retira son oeil du viseur, perdant toutes chances d'abattre sa cible ce soir... Mais elle avait comme qui dirait une affaire plus urgente à régler... La personne qui se trouvait derrière n'attendu guère longtemps avant de commencer à parler.

-Walkyrie, n'est-ce pas ? Pourquoi choisir un pseudonyme aussi symbolique ? Le seul dieu que vous servez en commettant tout ces meurtres, c'est vous même. N'êtes vous pas d'accord, Emily ?
Il connaissait son nom de travail et son véritable nom... C'était quelqu'un de compétent et de connaisseur...

-En effet, je suis bien Walkyrie. Vous êtes d'une discrétion incroyable... Comme un chat, voire une ombre. Puis vous me connaissez... Que trop bien d'ailleurs...

Elle se releva lentement pour montrer qu'elle n'avait aucun signe d'aggressivité

-Si vous voulez tout savoir, ça n'a rien avoir avec un quelconque dieu, une folie meurtrière ou l'appât du gain... Mais j'ai une raison très précise de faire ça... Mais et vous? Pourquoi voulez-vous me tuer? Êtes-vous un super héros? Le justicier masqué qui veut sauver la ville?"

Elle ne savait pas si ses paroles allaient rallongé sa vie ou l'écourter mais il fallait bien qu'elle dise quelque chose, c'est impoli de ne pas répondre. C'était quitte ou double.

Elle sentit l'arme s'enfoncer légèrement dans son dos, il était prêt à tirer. Émily regardait devant elle, elle observait les lumières de la rue et de la place. Elle regarda son petit café... Quel dommage elle avait mit tant de temps à le décorer. Elle leva les yeux vers le ciel et observa la lune avant de répondre

-"Je recherche un homme... Un tueur comme moi. Il fait basculer ma vie dans l'ombre. Par sa faute tout est arrivé..."

Elle ria lentement pendant quelques secondes avant de retourner à son observation de la rue.

-"D'ailleurs, vous connaissez mon nom mais moi je ne connais guère le votre? Puis-je savoir comment se nomme celui qui s'apprête de m'abattre?"

-"... Bernick... DeKiller... "

C'était lui. L'homme au coquillage. Celui qui l'avait déposé il y a 20 ans devant le couvent... Celui qui avait surement tué ses parents... Elle voulait savoir. Savoir pourquoi il les avait tué, pourquoi il l'avait laissé vivre, pourquoi tout cela. Il n'était qu'à quelques centimètres d'elle après toutes ces années d'entraînement et de recherche pour se faire abattre ici et maintenant. Non elle ne pouvait pas se laisser tuer !

Elle se retourna brusquement et sortit de sous sa jupe sa petite épée tout en mettant la paume de sa main sur le canon pour dévier la balle si il tirait. Et elle attaqua Bernick au visage surtout dans le but de le faire reculer.

Voici donc le visage de celui qui était à l'origine de tout. L'homme qui lui sauva sa vie pour la plonger dans les ténèbres de la nuit. Bernick DeKiller. Un regard froid et pénétrant, un visage calme et sérieux, une cicatrice le long du visage témoignant des épreuves que ce tueur a enduré. Émily était partagé entre soulagement, tristesse et rage. Elle regretta presque que sa lame ne soit pas plus tranchante. L'homme aux coquillages étaient déjà blessé, son sang coulait le long de l'épée et atteignit même la main de Walkyrie. Mais elle, pouvait perdre jusqu'à sa main gauche entière vu le calibre de l'arme, explosant sa main et les os.

Il avait raison, l'un bougeait, l'un mourrait. Mais à ce moment là, la mort n'avait aucun sens pour Émily. La haine emplissait son âme, la tristesse, l'amertume, la peur aussi. Elle tremblait presque de rage. Elle ne se comportait pas comme une professionnelle mais comment pouvait-elle? Face à Bernick DeKiller, l'homme qu'elle cherchait depuis 10 ans presque...

-"Vous êtes celui qui signe ses crimes par une carte sur laquelle se trouve un coquillage, non? C'est comme on signe une oeuvre d'art ! Alors pourquoi...? Pourquoi avez-vous déposé votre signature près de moi, il y a 20 ans? En quoi suis-je une de vos oeuvres !?"

Et sous l'impulsion de sa colère elle poussa de toutes ses forces sur la lame, comme pour repousser le bras, voire le trancher (même si c'est impossible).
Au loin, un homme avec un haut de forme observait, et riait de la scène.

En plein milieu de sa charge vers lui, elle sentit une douleur atroce à la jambe, une douleur qui l'obligea à s'agenouiller instantanément avant de carrément s'étendre sur le sol. Elle ne pouvait plus bouger, la balle lui ayant traverser la jambe. Elle poussa un cri de douleur, puis elle vit DeKiller lui tourner le dos et s'en aller... Les larmes aux yeux, elle tenta de ramper vers lui mais c'était impossible pour elle d'arriver jusqu'à, la blessure. Ses yeux étaient rouges, de par les pleurs et la colère. Et elle lança un cri de rage

-"De....Killer... Je... Te... Tuerai..."

Et elle s'évanouit sous la douleur.