Les connaisseurs reconnaîtront peut-être la citation en description de topic. Je n'ai fait le parallèle qu'après la conception, comme quoi on peut inconsciemment être influencé de façon nettement marquée!
J'ai décidé d'introduire mon (nouveau) personnage principal sous la forme d'un RP.
J'y ai réfléchi un moment et, bien qu'il ait effectivement une histoire, la dévoiler n'aurait pas de sens pour ce personnage car c'est un individu secret, de peu de mots, qui finalement n'attache plus de valeur à autrui et leur construction, leurs expériences lorsque ces dernières ne servent pas un objectif bien précis et pragmatique (voir son métier plus bas). Son histoire ne sera probablement jamais révélée en tant que telle. Elle pourra se retrouver dans des comportements ou des réactions dans les RP futurs, mais jamais explicitement et il ne tiendra qu'aux différents protagonistes et par extension aux joueurs d'interpréter les "indices" disséminés ci et là.
Le choix d'un RP comme fiche de présentation s'explique donc d'une part de cette façon. D'autre part, ce RP ne présente pas l' "arrivée" du personnage dans l'univers présent. C'est une situation qui a été vécue à un moment donné de sa vie, dans un passé proche. Elle n'a pas vocation à expliquer comment le personnage en est "arrivé là", mais plutôt à exposer ses attitudes - car je pense qu'elles seront toujours plus évocatrices que toute description vague et abstraite qu'on puisse en faire.
A nouveau, l'idée est aussi de laisser une plus grande place au "sentiment" des joueurs et aux premières impressions. En ce qui concerne les données plus "factuelles", elles seront compilées dans un "résumé" en fin de post.
Pour conclure ce prélude, j'espère que votre lecture sera bonne!
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La même journée.
Encore, et encore.
L’ambiance est chaude, lumineuse. Les rayons du soleil font briller les maisons blanches et propres d’un éclat qui donne au quartier une allure sublimée. Ordre, Paix et Harmonie avaient toujours coordonné leurs efforts pour maintenir un règne d’une efficacité redoutable sur cette charmante banlieue tout droit sortie d’un feuilleton télévisé américain.
Aujourd’hui, les circonstances sont un peu particulières. On donne une réception dans la résidence 21C. De nombreuses voitures se dirigent vers ce point culminant, devant lequel des passants, encore ignorants de l’événement qui s’y déroule, s’arrêtent curieux et surpris de n’avoir pas été tenus au courant. Un petit groupe s’est ainsi créé devant la maisonnée: celui des spectateurs laissés dans l’obscurité.
Cecil marche d’un pas tranquille et léger à l’approche de la foule agitée. Mains dans les poches, écouteurs sur les oreilles, le regard au loin. Il flotte sur le bitume, indifférent aux véhicules qui circulent. L’un d’entre eux a à peine le temps de freiner pour éviter l’accident. La vitre s’ouvre: cette voiture est conduite par un bonhomme gras, vulgaire: un “bon vivant” qui fleure bon les beignets et la boisson ou alors un porc trivial, colérique et passablement benêt.
- Mais merde! Et le trottoir c’est fait pour les chiens?! hurle-t-il d’une voix rauque, grave, rageuse.
Cecil reste impassible, déconnecté. Il n’écoute pas un mot de ce que brame le conducteur de l’automobile. Pas une seule de ses invectives ne semble l’atteindre. Il se contente de se retourner calmement pour jauger l’individu qui l’injure. Son agresseur d’un instant se trouve confus en apercevant le visage de sa victime: une tâche large et couleur sang se dessine horizontalement sur l’arête de son nez, ce qui ne manque pas de contraster avec son teint blafard et ses cheveux auburn. Ses yeux de feu, fascinants et sulfureux, sont tels le miroir d’une âme éthérée.
Lorsqu’il en a eu assez de la vue de cette personne, Cecil esquisse un sourire puis reprend son chemin.
Il ne tarde pas à arriver à destination. Ne s’embarrassant jamais de mille fioritures ou observations superflues, il va à l’essentiel et écarte le groupe de fureteurs qui guettait devant la bâtisse pour se diriger vers l’entrée. La porte en chêne massif était déjà ouverte car les invités continuaient d’entrer. Là, un homme tout entier vêtu de bleu se tient déjà prêt à l’accueillir. Très sérieux et investi de cette mission, c’est avec courtoisie, quasiment avec professionnalisme, qu’il le reçoit.
- Bonjour Monsieur Leinhart. On m’a demandé de vous accueillir et vous guider si besoin est, lui dit-il.
Mais Cecil se moque bien des conventions sociales et des formalités d’usage. Il n’est venu que pour voir une personne en particulier et ne souhaite pas perdre de temps dans des petites conversations qui ne sauraient que trop l’ennuyer. Il retire lentement ses écouteurs, prend un temps de pause pour, comme à l’accoutumée, juger d’un simple regard la personne qui se tient face à lui. Un homme grand, sec, maigre pourrait-on dire, probablement dans la trentaine. Son air sérieux à l’excès, ses yeux empreints de détermination pour une tâche aussi anodine et sa posture parfaitement droite sont le reflet d’un individu ennuyeux, qui joue sa vie bien rangée dans les règles qu’on lui impose, sans remise en question, sans révolte. Un instrument, une marchandise étiquetée qui se complaît dans une place médiocre qu’on lui attribue volontiers.
Cecil n’a pas d’énergie à gaspiller avec des produits sinistres façonnés de la sorte. Il rompt le silence assourdissant qui s’était créé durant les trente secondes les plus longues de la vie de l’homme en bleu.
- Où est-il?Son allocutaire, fort gêné par la franchise, voire la rustrerie d’un tel comportement, hésite quelques secondes puis se reprend.
- Oh, hmm… et bien, il est dans le jardin. Si vous voulez bien me suivre…Ils traversent la maison, ignorant les quelques tumultes de la réception qui s’y tient. L’intérieur est particulièrement joli et accueillant, décoré sobrement mais avec beaucoup de goût. Tout invité, même pour la première fois, et dans n’importe quelle circonstance, pouvait presque s’y sentir chez lui. Ce charme simple tranche toutefois avec la magie du jardin dans lequel ils pénètrent. Celui-ci est impeccablement entretenu par les soins conjugués de la propriétaire des lieux et son jardinier, mêlant une certaine passion et le savoir-faire de l'expert pour déboucher sur un chef d’oeuvre de nature conçue toute entière. Rien n’a été laissé au hasard car à son terme siège comme le roi de ces lieux un pommier aux fruits bien mûrs.
C’est contre cet arbre qu’est assise la personne que Cecil était venu voir: un jeune homme du même âge que lui, un brun séduisant à l’allure élancée. Sa peau est pâle et délicate, ses traits fins. Vêtu de blanc de pied en cap, les intenses lueurs d’un soleil aujourd’hui généreux lui confèrent une aura angélique, et l’on croit voir se dessiner une auréole au dessus de sa tête.
Cecil s’assoit à côté de ce sublime individu et, après quinze bonnes minutes de silence, engage la conversation de la façon la plus directe qui soit, ramenant ce tableau biblique dans la réalité vulgaire de ce bas monde.
- Appelle-moi Cecil. On m’a dit que tu t’es attiré des ennuis récemment?Contrairement à son interlocuteur précédent, celui-ci n’est pas pris au dépourvu. Il reste même silencieux et hermétique, son regard se portant sur Cecil qui, calmement, sort une cigarette qu’il coince dans sa bouche. Le temps de fouiller son autre poche et sortir son briquet, il reprend..
- Etudiant brillant, un garçon modèle, le gendre idéal, et j’en passe et des meilleures… Laisse-moi te confier un petit secret. Nous cachons tous quelque chose. Et tu n’y fais pas exception.Un vent léger se fait instantanément ressentir. Il ne s’agit que d’une seconde tout au plus.
Cecil regarde sa poche, puis regarde à nouveau son voisin et hoche de la tête comme s’il avait compris ce que le jeune homme voulait.
Cecil les a toujours faits parler à merveille. Ça ne fonctionne que par bribes, par signes, par coïncidences, mais la communication était toujours présente et les sous-entendus derrière un message sont généralement clairs. Comme cette fois.
- ...Une dernière? Très bien.D’un geste sûr, il s’empare d’une nouvelle cigarette, et la fait parvenir avec une certaine attention entre les lèvres de l’éphèbe aux cheveux bruns. Il sort son briquet, puis allume les deux. Il lui lance un de ces bons vieux regards complices qu’il ne parvient même plus à simuler avec succès aujourd’hui.
Première inhalation de fumée, moment de sérénité...
Ou pas.
L’homme en bleu, qui s’était fait oublier, bondit à la vue de ces objets et se sent forcé d’intervenir, choqué et alarmé.
- Quoi… Mais, arrêtez ça maintenant! Monsieur Leinhart! Vous ne pouvez pas faire ça! Vous allez contaminer le corps et la scène du crime!Cecil soupire, se relève, puis s’avance vers l’homme en bleu.
- Agent n°129, mon enquête est terminée. Dites à votre supérieur qu’il recevra ma conclusion dans les prochains jours.Avant de quitter les lieux, il se retourne vers le corps sans vie qui lui a tenu compagnie aujourd'hui, et murmure.
- Toi aussi tu es un affranchi, maintenant.Les voitures et les agents de police continuent d’affluer vers la scène de crime tandis que Cecil fait ses adieux au défunt.
La même journée.
Encore, et encore
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Nom: Leinhart.
Prénom: Cecil.
Age: 23 ans.
Profession: Détective privé.
Particularité: Médium. Il n'a jamais passé de formation pour perfectionner ses pouvoirs. Sa maitrise est donc, pour ainsi dire, quasi inexistante et ses facultés ne se réveillent que sous conditions spécifiques et jamais empreintes d'une volonté particulière. Il est tout juste en mesure de ne pas subir de "débordement" mortel, par la force de l'expérience. Il est capable de percevoir un "dernier message" des défunts lorsqu'il les rencontre pour la première fois, mais ceux-ci sont toujours flous: bribes de mots, brèves séquences d'images ou de sons, etc...
